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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 14:15

 

 

Sarkozy critique la primaire, Accoyer se laisserait bien tenter

Sarkozy critique la primaire, Accoyer se laisserait bien tenter

L'un dit "non", l'autre "oui" : Sarkozy et Accoyer s'opposent sur l'opportunité d'une primaire à droite.

Des députés séduits par l'idée, une majorité agacée par le succès du PS, et puis, l'hypothèse a fini par diviser au plus haut sommet de l'Etat. Mardi, l'opportunité d'une primaire à droite est devenue la nouvelle bombe à retardement de l'UMP.

Acte I : Sarkozy critique la primaire socialiste

Tout a commencé en début de matinée, lors d'un petit déjeuner de la majorité, quand Nicolas Sarkozy a cru écarter définitivement l'idée d'une primaire dans son camp, confiant à ses fidèles qu’un tel dispositif est "contraire à l’esprit de la Ve République".

"La Ve République ne peut être l'otage des partis politiques et le candidat à la présidentielle, pris en otage par son parti. Le général de Gaulle a voulu une élection à deux tours, pas à quatre tours", a ainsi insisté le chef de l'Etat avant d'asséner : "les socialistes s'occupent des socialistes, nous devons nous occuper de l'ensemble des Français". Fin de non recevoir.

Mais, quelques heures plus tard, un autre haut personnage de l’Etat : le président UMP de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, prenait à son tour la parole et contredisait ouvertement le président.

Acte II : Accoyer souligne son manque de modernisme

Le système des primaires ne concerne pas en 2012 la majorité, dont le candidat naturel "est le président sortant", a d'abord assuré Bernard Accoyer, concédant que "les primaires présentent toutefois l'avantage - pour un parti de gouvernement qui n'est pas représenté par le président de la République, ce qui est la situation actuelle du Parti socialiste - d'éviter la multiplication des candidatures et d'éviter une situation comparable au 21 avril 2002".

Le président de l'Assemblée s’est, ensuite, fait plus acerbe, soulignant à demi-mot le manque de modernisme du président : "c'est vrai qu'il y a une certaine distance entre les primaires et l'esprit qui a prévalu à la réforme de 1962 lorsque de Gaulle a voulu que le peuple français élise le président de la République, mais il faut faire avec le temps, l'évolution de la société, et surtout avec les crises qui conduisent les idées populistes et démagogiques à impressionner les électeurs et à déséquilibrer le jeu d'une démocratie réaliste", a-t-il lâché.

"Nous sommes en train de vivre une évolution de la Ve République, avec deux cas de figure : un président (qui ne peut faire que deux mandats consécutifs depuis la réforme voulue par le président Sarkozy, ndlr), où le candidat naturel de la majorité est le président lui-même, et l'autre cas, du parti de gouvernement challenger, qui a plusieurs personnalités qui veulent être candidats, et dans ce cas de figure, personnellement je pense que le mécanisme des primaires finira par s'imposer en France", a-t-il martelé

source europe1

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 13:49
Paris, place de la Bourse. François Chérèque, le numéro un de la CFDT, a misé sur une «action symbolique» place de la Bourse à Paris, pour dénoncer «l'injustice» du plan anti-déficit du gouvernement.
Paris, place de la Bourse. François Chérèque, le numéro un de la CFDT, a misé sur une «action symbolique» place de la Bourse à Paris, pour dénoncer «l'injustice» du plan anti-déficit du gouvernement.
 Près de 200 manifestations devaient se tenir mardi 11 octobre contre le plan d'austérité du gouvernement à l'appel de la CGT, de la CFDT, de la FSU, de Solidaires et de l'Unsa. A Paris, il étaient plusieurs milliers à défiler au départ de la place de la République pour rallier la place de la Bastille. «Une autre répartition des richesses.
 
Pour l'emploi, les salaires et la protection sociale. Ce n'est pas aux salariés de payer la crise», peut on lire sur la banderole en tête de cortège. «C'est le moment de relever la tête et de dire stop à l'austérité», a estimé Annick Coupé, déléguée générale de Solidaires.

«Loin de nous sortir de la crise économique, cette austérité salariale, cette précarité sociale vont nous enfermer dans la récession et tout le monde va y perdre», a pour sa part estimé le secrétaire général de la CGT, , qui a manifesté dans la matinée à Marseille. Dans la cité Phocéenne, le cortège a rassemblé entre 5 300 (préfecture) et 30 000 personnes (organisateurs). 

Pourquoi ne pas «renforcer les effectifs pour le contrôle fiscal»


«Prenons d'autres mesures: il est possible par exemple de faire beaucoup d'économies sur l'argent public donné aujourd'hui sur les entreprises sans que les résultats sur l'emploi ou les salaires ne s'en trouvent modifiés», a-t-il ajouté, détaillant les propositions de la CGT pour remettre de l'argent dans les caisses et notamment récupérer la fraude fiscale était «évaluée aujourd'hui entre 45 et 50 milliards d'euros par an». Pourquoi ne pas «renforcer les effectifs pour le contrôle fiscal, notamment pour l'impôt que doivent payer les sociétés», a-t-il proposé.

De son côté, , le numéro un de la CFDT, a misé sur une «action symbolique» place de la Bourse à Paris, pour dénoncer «l'injustice» du plan anti-déficit du gouvernement qui fait payer les salariés six fois plus que les riches, dénonçant particulièrement la taxe sur les mutuelles, qui doit rapporter 1,2 milliard d'euros, alors que celle 
sur les hauts salaires ne rapportera que 200 millions.

«C'est la mesure la plus injuste»


«Quand les salariés et les retraités vont payer 1,2 milliard de taxes sur leurs mutuelles, les plus fortunés vont payer 200 millions sur leurs impôts», a dénoncé le syndicalistes. «C'est la mesure la plus injuste» de ce «premier plan de rigueur que nous impose le gouvernement qui est disproportionné», a-t-il dit.

Alors que le ministre de la Fonction publique, François Sauvadet, a parlé d'une «agitation» syndicale a propos de la journée de mobilisation, François Chérèque a lancé: «quand les gouvernements réagissent par mépris à ce que disent les organisations syndicales, cela leur revient comme un coup de boomerang dans un deuxième temps».
source le parisien
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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 13:32

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 13:27

 

ripoux

Humour: Guerre des gangs à l'UMP

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 13:16

François Hollande et Martine Aubry, les finalistes de la primaire socialiste, ont répondu mardi 11 octobre aux critiques émises par Nicolas Sarkozy lors du petit déjeuner de la majorité. "L'idée du général de Gaulle, c'était d'instaurer une élection présidentielle à deux tours, pas à quatre tours", a déclaré le chef de l'Etat à des responsables de la majorité.

"UNE FAUSSE ANALYSE"

Interrogé sur un marché parisien sur les déclarations du président de la République,  François Hollande a jugé que le chef de l'Etat faisait une "mauvaise interprétation" de la Constitution de la Ve République. C'est "une fausse analyse", a-t-il estimé. "Justement les primaires sont la procédure la plus citoyenne, la plus ouverte qui soit : la consultation n'est pas confisquée par un parti, mais donnée aux Français pour qu'ils fassent leur choix".

 

La Ve République est marquée notamment par "l'ouverture au suffrage universel pour désigner le chef de l'Etat. La primaire est la préparation de cette rencontre-là", selon M. Hollande. Aux yeux de l'ancien premier secrétaire du PS, M. Sarkozy "ne tolère pas une procédure à laquelle lui-même ne voudrait pas se plier".

 

"J'ai bien compris que la droite était très ennuyée par la primaire. La droite n'aime pas la démocratie", a pour sa part déclaré Martine Aubry à la presse, lors d'un déplacement à Saint-Sulpice-le-Guérétois, dans la Creuse. Dimanche dernier, "j'ai vu un souffle démocratie, ça gêne toujours la droite", a-t-elle ajouté.

 

Le premier secrétaire par intérim du PS, Harlem Désir, a de son côté estimé que les critiques de Nicolas Sarkozy traduisaient "un immense désarroi" du président de la République "face au succès" de ce scrutin, inédit en France.

"LE MÉCANISME DES PRIMAIRES FINIRA PAR S'IMPOSER EN FRANCE"

 

A droite, le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a affiché  une position différente de celle de Nicolas Sarkozy, en reconnaissant "qu'il y a une certaine distance entre les primaires et l'esprit qui a prévalu à la réforme de 1962 lorsque de Gaulle a voulu que le peuple français élise le président de la République, mais il faut faire avec le temps, l'évolution de la société, et surtout avec les crises qui conduisent les idées populistes et démagogiques à impressionner les électeurs et à déséquilibrer le jeu d'une démocratie réaliste".

 

 Bernard Accoyer a ainsi estimé "que le mécanisme des primaires finira par s'imposer en France" en précisant que ce système ne concerne pas en 2012 la majorité, dont le candidat naturel "est le président sortant".

source le monde

 

 

le monde 

le

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 09:51

EFG

Humour: Voyage en Arménie

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 09:30

 

 

es deux finalistes de la primaire sont très attentifs aux idées développées par le troisième homme de la compétition socialiste. Mais ils entendent garder leur "ADN politique".

 
Quand à Arnaud Montebourg, il affirme ce matin qu’il fera certainement un choix entre Martine Aubry et François Hollande.

 

Arnaud Montebourg a affirmé ce matin qu’il "prendrait ses responsabilités" après avoir évoqué hier l’hypothèse de ne donner aucune consigne de vote pour le deuxième tour dimanche prochain. "Je suis un dirigeant politique, je suis capable de faire des choix et je ferai certainement un choix", a-t-il dit sur Europe 1.

 

Hollande à l’écoute, mais pas de "zigzag" pour plaire à Montebourg

Invité de France info, François Hollande annonce qu’il va répondre sur l’ensemble des idées d’Arnaud Montebourg.

 
Sur le thème des banques, il déclare notamment : "chaque fois qu’il y aura recapitalisation […] je m’engagerai pour qu’il y ait une participation de l’Etat au conseil d’administration".

 
Sur la démondialisation : "Si je suis président de la république […] j’aurais à convaincre les européens de poser des règles à la Chine". Seulement voilà, il l’affirme nettement : "Je ne vais pas faire une politique en zigzag en fonction de ceux que je voudrais convaincre".   Avant de rappeler qu’il est "de gauche"

 

. Et de conclure : "J’ai toujours travaillé dans cette direction, autour du rassemblement de la gauche […] je ne me ferai donner aucune leçon de qui que ce soit sur ma position, ma constance, ma cohérence, mon sens du rassemblement".

  

Aubry ferme ouverte mais sur ses positions elle-aussi

Interrogée sur France 2, la maire de Lille relève qu’Arnaud Montebourg a appuyé sur trois points essentiels qu’elle a défendus dans sa lettre aux français : "le problème des banques, l’Europe qui protège, la République nouvelle avec de nouvelles pratiques".
Mais comme François Hollande, elle se démarque sur la démondialisation : "Je n’aime pas ce mot  . Si on ferme les frontières, la moitié des Français qui travaillent pour l’exportation, leurs produits ne sortiront plus". Avant de conclure qu’elle ne changera pas pour satisfaire aux exigences d’Arnaud Montebourg.

 

Arnaud Montebourg dimanche soir à son quartier général

 

 

 

Les deux finalistes de la primaire sont très attentifs aux idées développées par le troisième homme de la compétition socialiste. Mais ils entendent garder leur "ADN politique".
Quand à Arnaud Montebourg, il affirme ce matin qu’il fera certainement un choix entre Martine Aubry et François Hollande.

 

Arnaud Montebourg a affirmé ce matin qu’il "prendrait ses responsabilités" après avoir évoqué hier l’hypothèse de ne donner aucune consigne de vote pour le deuxième tour dimanche prochain. "Je suis un dirigeant politique, je suis capable de faire des choix et je ferai certainement un choix", a-t-il dit sur Europe 1.

 

Hollande à l’écoute, mais pas de "zigzag" pour plaire à Montebourg

Invité de France info, François Hollande annonce qu’il va répondre sur l’ensemble des idées d’Arnaud Montebourg.
Sur le thème des banques, il déclare notamment : "chaque fois qu’il y aura recapitalisation […] je m’engagerai pour qu’il y ait une participation de l’Etat au conseil d’administration".

 
Sur la démondialisation : "Si je suis président de la république […] j’aurais à convaincre les européens de poser des règles à la Chine". Seulement voilà, il l’affirme nettement : "Je ne vais pas faire une politique en zigzag en fonction de ceux que je voudrais convaincre". Avant de rappeler qu’il est "de gauche". Et de conclure : "J’ai toujours travaillé dans cette direction, autour du rassemblement de la gauche […] je ne me ferai donner aucune leçon de qui que ce soit sur ma position, ma constance, ma cohérence, mon sens du rassemblement".

Aubry ferme ouverte mais sur ses positions elle-aussi

Interrogée sur France 2, la maire de Lille relève qu’Arnaud Montebourg a appuyé sur trois points essentiels qu’elle a défendus dans sa lettre aux français : "le problème des banques, l’Europe qui protège, la République nouvelle avec de nouvelles pratiques".
Mais comme François Hollande,

 elle se démarque sur la démondialisation : "Je n’aime pas ce mot. Si on ferme les frontières, la moitié des Français qui travaillent pour l’exportation, leurs produits ne sortiront plus". Avant de conclure qu’elle ne changera pas pour satisfaire aux exigences d’Arnaud Montebourg.

source actualite

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 04:34

 

Arnaud Montebourg est devenu une pièce majeure de l'échiquier politique à gauche. Sa compagne continue sa route sur France 2.

Audrey Pulvar se maintient chez Ruquier

Natacha Polony, Laurent Ruquier et Audrey Pulvar.

 

Le couple Montebourg-Pulvar rayonnait, dimanche soir, sur les images diffusées par les chaînes info, tandis que la journaliste, Valérie Trierweiler, la compagne de François Hollande, se faisait très discrète. Deux attitudes opposées que la donne politique issue du premier tour de la primaire PS ne semble pas bousculer.

 

Tandis que tous les regards se tournent vers Arnaud Montebourg, troisième de ce premier round, Audrey Pulvar n'entend pas remettre en cause sa participation à On n'est pas pas couché, le talk-show politique de Laurent Ruquier. Contactée par Le Point.fr, Audrey Pulvar précise que son compagnon "n'aura un rôle majeur que pendant les quelques jours qui viennent, pour décider de son vote au deuxième tour. Après dimanche, il n'aura pas de rôle particulier. Je ne vois pas pourquoi ça devrait m'empêcher de continuer."

 

Audrey Pulvar précise qu'elle n'a pas voté lors de cette primaire citoyenne. "J'estimais que je ne pouvais pas, en tant que journaliste, participer à un scrutin où n'est représentée qu'une famille politique et pour laquelle il fallait signer un engagement à soutenir les valeurs de la gauche, fait-elle observer. En onze mois de campagne d'Arnaud, je n'ai jamais été de ses déplacements.

 

 Je ne connaissais même pas son équipe de campagne. J'ai étanchéifié notre vie par rapport à sa campagne. Je ne me suis montrée à ses côtés hier que parce que sa campagne est finie !"

Par ailleurs, Valérie Trierweiler a décidé, pour sa part, de mettre un terme aux émissions politiques qu'elle animait sur Direct 8 pour se consacrer à d'autres genres journalistiques, éloignés de la politique.

source le point

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 04:27

bon mardi

Gif Bon Mardi

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9 octobre 2011 7 09 /10 /octobre /2011 15:55
 
"Rien ne se fait au Cameroun sans l'aval de la France"

Les violentes émeutes de février 2008 sont nées de la misère et de la colère à l'égard des manipulations constitutionnelles.

AFP/Fanny Pigeaud

En juillet 2010, quelques jours avant sa disparition, Pius Njawé, procureur implacable et incisif du régime, revenait sur 50 ans d'indépendance du Cameroun. 

Fondateur, en 1979, du quotidien Le Messager, aujourd'hui directeur général du groupe de presse du même nom, Pius Njawé passait à juste titre pour l'un des avocats les plus pugnaces des droits de l'homme et de la liberté d'expression au pays des Lions indomptables. Procureur implacable et incisif du régime de Paul Biya, ce quinquagénaire obstiné a été maintes fois emprisonné. Notamment entre décembre 1997 et octobre 1998, pour avoir révélé le malaise qui avait terrassé le chef de l'Etat lors d'une finale de la Coupe du Cameroun de football.  

DR

Il est décédé ce lundi 12 juillet dans un accident de la circulation, sur une autoroute de Virginie, aux Etats-Unis. L'historien âgé de 53 ans se trouvait dans la région pour participer à un forum de la diaspora camerounaise visant notamment à obtenir l'alternance politique au Cameroun lors de l'élection présidentielle de 2011.

 

Comment les festivités du cinquantenaire sont-elles perçues par vos compatriotes?

Cette affaire ne concerne qu'une élite. Ce n'est pas le cinquantenaire du peuple camerounais. L'organisation, bâclée, des célébrations n'est pas de nature à susciter l'adhésion à la base. Pour cela, il aurait fallu des fêtes populaires dans les quartiers. A ces critiques, les autorités rétorquent que les célébrations s'étalent jusqu'en octobre 2011, date du 50e anniversaire de la réunification, censé offrir un point d'orgue fédérateur. J'espère que tel sera le cas, mais il y a lieu d'être sceptique. Au fond, il manque la volonté de profiter d'une telle occasion pour nous réconcilier avec notre histoire et penser notre avenir.

 

Que vous inspire la conférence internationale Africa 21, réunie en mai à Yaoundé?

Avant de réfléchir à l'avenir du continent, il serait de bon ton de réfléchir à celui du Cameroun, un pays bénéficiant d'une position très favorable en Afrique centrale et doté d'un potentiel de leader sous-régional. Mais qui continue de traîner le pas, quand il ne court pas après les aides internationales.

 

 Le pouvoir devrait saisir cette chance de faire son examen de conscience, de se regarder dans la glace, d'engager une réflexion essentielle sur la gouvernance, le développement ou la lutte contre la pauvreté, enjeux récurrents. Or on se contente d'une journée. Un peu court, à telle enseigne qu'un ministre de la République s'est étonné publiquement qu'on s'abstienne d'esquisser le bilan d'Ahmadou Ahidjo puis de Paul Biya. Ce forum Africa 21 n'a d'ailleurs eu aucune résonance chez l'homme de la rue, même à Yaoundé. Son seul impact : les routes barrées, l'économie paralysée deux semaines durant, et des gens cloîtrés chez eux, donc frustrés. De même, je comprends mal que l'on célèbre l'indépendance sans évoquer ceux qui ont oeuvré pour elle. Aucun nom n'est cité. On aurait pu imaginer par exemple un monument en l'honneur de l'un d'entre eux.

 

A qui pensez-vous?

Entre autres à Ruben Um Nyobé, à Félix Moumié ou à Ossendé Afana. Ceux-là se sont battus, ont posé les jalons, tracé le chemin, et l'ont souvent payé de leur vie. Or aucun livre d'histoire ne parle d'eux. 

Pourquoi?

Il y a comme une espèce de peur chez les ténors du régime actuel. Une volonté de taire, d'effacer cette histoire et ceux qui l'incarnent. Voyez le débat sur le rapatriement de leurs dépouilles, la plupart ayant été enterrés à l'étranger. Mais que craint-on ? Quelle menace ? Sans doute certains, au nom de croyances magiques, redoutent-ils que le retour du corps d'Ahidjo, inhumé au Sénégal, ou d'autres défunts mettent à mal le régime. 

Que sait l'écolier camerounais de l'histoire de son pays?

Pas grand-chose. L'indépendance, proclamée le 1er janvier 1960, la réunification Nord-Sud, le 1er octobre 1961, et la naissance de l'Etat unitaire, en 1972. Point final. On n'explique pas d'où l'on vient. Rien ou presque sur le combat pour l'indépendance et ses leaders, la lutte armée de l'Union des populations du Cameroun (UPC). Rien sur le rôle de l'armée française, les massacres qu'elle a commis en pays bassas ou bamiléké en mai 1955. A l'inverse, les programmes scolaires retracent largement l'histoire de la France. C'est un peu ridicule, mais c'est comme ça. 

 L'intelligentsia juge-t-elle, ici comme ailleurs, que la vraie indépendance reste à conquérir?

De quelle indépendance parle-t-on ? Y a-t-il indépendance quand un peuple dépend de l'étranger pour les enjeux vitaux, quand il vend son café ou son cacao à des cours imposés par d'autres ? Rien, semble-t-il, ne se fait au Cameroun ni dans le pré carré sans l'aval de la France. Quand il y a changement de régime, on a encore l'impression que Paris tire les ficelles. Voyez le Gabon l'an dernier, le Togo en 2005 ou la Côte d'Ivoire depuis la mort de Félix Houphouët-Boigny. De même, on ne peut parler que d'indépendance entre guillemets lorsqu'un pays ne contrôle pas sa monnaie. Quand je vais au Bénin, à une heure d'avion d'ici, je dois acheter avec mes francs CFA d'Afrique centrale des euros ou des dollars, qu'il me faut convertir à l'arrivée en CFA ouest-africains.

 

Le pays est-il réunifié dans les têtes?

Je ne crois pas qu'il y ait eu réunification véritable. Pour les anglophones, l'unité nationale forgée en 1972 relève d'une tricherie, d'un coup d'Etat constitutionnel conduit par Ahidjo. Plus tard, le sentiment d'exclusion a perduré. D'où la persistance de velléités sécessionnistes, fussent-elles étouffées. La solution n'est pas dans le retour à deux Etats fédérés l'un et l'autre par des langues - le français et l'anglais - qui ne sont pas les nôtres. Nos valeurs et nos cultures peuvent inspirer un meilleur découpage. Pourquoi ne pas considérer nos 10 régions comme autant d'Etats dotés d'un gouvernement local autonome ? Seuls les dossiers de souveraineté relèveraient de l'échelon national. Cette formule aurait l'avantage de résoudre deux problèmes. D'abord, le centre pourrait appuyer le développement local, collectant par exemple une taxe de solidarité au profit des régions les plus pauvres. Ensuite, un tel scénario contribuerait à lever l'éternelle hypothèque de l'après-Biya, en favorisant l'émergence de nouveau acteurs, jugés à l'aune de leur performance dans les provinces. Prétendre qu'en dehors de Paul Biya, il n'y a personne, est une insulte à l'intelligence des Camerounais. 

Le pays n'a connu que deux présidents en un demi-siècle. Pourquoi une telle longévité, sinon une telle inertie?

 

On peut y voir l'héritage du système dictatorial mis en place par Ahidjo. Sous sa férule, une alternance démocratique était inimaginable. Ceux qui ont plaidé en faveur d'élections libres et transparentes ont alors été réduits à l'exil ou internés dans des camps de concentration. Les gens ont souffert lors de la lutte pour l'indépendance, puis sous ce système répressif. Beaucoup craignent de revivre ça. Quant à Paul Biya, il a renforcé considérablement son assise sécuritaire après une tentative de coup d'Etat, déjouée par l'armée, en avril 1984. Lui n'est pas un homme du peuple ; il ne va pas dans les quartiers, s'abstient de visiter le pays profond et sort rarement de son palais-bunker d'Etoudi. On peut compter sur les doigts de la main ses visites à Douala, poumon économique du Cameroun.

 

La fin du parti unique, en 1990, a-t-elle modifié la donne?

L'avènement du multipartisme, concédé sous une forte pression populaire, a permis l'éclosion de nombreux partis - on en compte au bas mot 200 aujourd'hui - rarement dotés d'un fondement idéologique solide. La plupart n'ont pas été fondés pour offrir une alternative, mais afin de se donner bonne conscience, de présenter une image acceptable aux yeux de la communauté internationale.

  

Mais le pouvoir a aussi recouru à d'autres stratagèmes. Lors de la présidentielle d'octobre 1992, l'opposant John Fru Ndi a été privé de sa victoire au prix d'un hold-up électoral. Depuis, nous allons de fraude en fraude. Le jeu démocratique est d'autant plus faussé qu'il s'agit d'un scrutin à un seul tour, et que l'organe de contrôle, Elections Cameroun, ou Elecam, est intégralement composé de membres du RDPC [NDLR : Rassemblement démocratique du peuple camerounais, le parti au pouvoir]. Certains appartiennent même au bureau politique du comité central. Comment dès lors espérer une compétition équitable et une alternance régulière ? 

John Fru Ndi, leader historique de l'opposition.

John Fru Ndi, leader historique de l'opposition.

AFP/Issouf Sanogo

Que reste-t-il de la révolte qui a secoué les centres urbains en 2008?

Le pouvoir a réprimé de manière sauvage, aveugle, ces émeutes provoquées par un projet de modification de la constitution permettant à Paul Biya de briguer un troisième septennat. Pour une fois, la contestation a gagné jusqu'au coeur de la capitale Yaoundé. Mais la peur est encore là. Il faut y ajouter la duplicité de la classe politique, opposition comprise. Le SDF (Social Democratic Front) souffre en son sein de la mal-gouvernance, des maux et du déficit démocratique que l'on reproche au pouvoir. Il y a d'ailleurs fort à parier qu'en cas d'accession à la magistrature suprême en 1992, Fru Ndi aurait perpétué les mêmes travers. 

 

Les séjours longs et répétés du chef de l'Etat en Europe troublent-ils l'opinion?

Les citoyens sont comme habitués à ses absences. Même si on ne voit pas très bien ce qu'il fait lorsqu'il est au pays, sinon signer des décrets. Le pouvoir, ici, navigue à vue. On a l'impression qu'il est éclaté en plusieurs morceaux.

 

Chaque ministre s'accroche au fragment que lui octroie le chef de bande, tant qu'il n'apparaît pas comme un danger potentiel. En outre, c'est le règne de l'impunité. Des patrons, des ministres détournent des sommes colossales. La presse dénonce, les gens protestent, mais rien ne se passe. Du moins jusqu'au jour où le président se rend compte que de tels méfaits peuvent affecter son pouvoir. Mais il agit trop tard, quand le mal est fait.

 

Quelle est la véritable vocation de l'opération Epervier, cette campagne anticorruption qui a expédié en prison maints barons du régime?

A l'origine, nous avons salué une initiative louable d'assainissement, d'ailleurs très bien accueillie par les Camerounais. Le Messager avait été le premier média à réclamer qu'il soit mis un terme au pillage et à la corruption, qui gangrènent tout. "Où sont les preuves ?" objectait Biya, avant d'admettre, des années plus tard, que nos griefs étaient fondés. Mais Epervier relève d'une manoeuvre à tête chercheuse, qui cible avant tout les individus perçus comme des menaces pour le régime. Tel est le cas du G 11 - pour Génération 2011 - petit groupe informel réunissant des partisans d'une alternance à la tête de l'Etat. Il a été démantelé au nom de la lutte anticorruption.

 

 En clair, il s'agit d'une instrumentalisation de la justice à des fins de règlements de comptes politiques. Prenez le cas de Titus Edzoa, ancien secrétaire général de la présidence, coupable d'avoir démissionné dans l'intention de se présenter à la présidentielle de 1992. Il a été mis hors d'état de nuire. Condamné, tout comme un de ses proches [NDLR : le Franco-Camerounais Michel Atangana] à quinze ans de prison. Et voilà qu'à deux ans du terme de leur peine, purgée dans un camp militaire, on sort de nouveaux dossiers afin de prolonger leur détention. Au Cameroun, on arrête d'abord, et l'on cherche les preuves après, au risque de brandir des dossiers vides à l'heure du procès. Pendant ce temps, des "détourneurs" notoires continuent de rouler carrosse et de narguer le peuple sans être inquiétés. 

Quel est votre diagnostic de l'état de la liberté de la presse?

 

De prime abord, on peut avoir l'impression que cette liberté est totale, voire excessive. Nous n'en sommes plus à l'époque où l'armée débarquait dans les salles de rédaction pour les mettre à sac ou tirait à bout portant sur les vendeurs de journaux. Depuis 1996, la censure préalable a disparu. On dénombre une dizaine de chaînes de télévision et une cinquantaine de stations de radio à capitaux "privés", ainsi que de 200 à 300 titres, dont une dizaine à parution régulière, tous plus agressifs les uns que les autres. Voilà pour le décor. Mais pour un journal tel que Le Messager, l'accès à l'information, du côté des sources officielles, demeure difficile. Et la survie de l'écrit est un challenge. Il existe une discrimination qui ne dit pas son nom.

 Nous sommes quasiment exclus du marché de la publicité institutionnelle. Les sociétés d'Etat nous boudent ou ne paient pas. Parfois, le ministère des Finances met deux à trois ans pour régler une annonce parue dans nos colonnes. Idem avec celui du Tourisme, qui préfère placer des publiscopies dans des magazines français ou panafricains que d'acquitter des encarts publiés voilà parfois sept ans. Quant à l'audiovisuel, il reste soumis au régime de la tolérance administrative. Seuls trois médias ont obtenu une licence. L'épée de Damoclès peut tomber à tout moment. Notre radio Freedom-FM a ainsi été fermée... la veille de son inauguration. Nous sommes en liberté surveillée.

source l'express

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