Les parlementaires UMP ont entonné La Marseillaise, pour la clôture de leurs journées, vendredi, à Saint-Cyr-sur-Loire. L'UMP organise mardi sa «convention riposte» intitulée «Le projet socialiste à la loupe: le grand malentendu», censée fournir à la majorité les munitions contre le Parti socialiste. Riposter au PS, d'accord, mais comment? C'est la question qui a occupé la deuxième journée parlementaire de l'UMP, vendredi, dans la banlieue de Tours. Tandis qu'à la tribune le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, dissertait sur la crise et les comportements «irresponsables et criminels dans le monde financier», dans les couloirs, toutes les conversations tournaient autour de la primaire socialiste.
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Pour lui, le parti majoritaire a «un réglage à faire sur la forme et sur le fond, et il faut qu'il le fasse maintenant». Le député des Yvelines Jacques Myard, lui, conseille à l'UMP de s'en tenir à une règle simple: «Ne jamais parler de nos adversaires pour ne pas les valoriser.»
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Et puis il y a ceux, nombreux, qui s'alarment d'entendre les dirigeants de la majorité condamner urbi et orbi la démondialisation comme un crime contre l'intelligence sans se donner la peine d'argumenter. Les élus UMP ont pu constater que ni François Hollande, ni Martine Aubry n'ont obéi aux injonctions protectionnistes d'Arnaud Montebourg. «La primaire semble entraîner le PS français vers une normalisation par rapport à ses homologues européens», estime Patrick Devedjian, qui s'interroge:
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«Aurions-nous peur de nous retrouver face à une gauche enfin raisonnable?» Dans son discours de clôture, Jean-François Copé a tenté de répondre à ces demandes contradictoires. À ceux qui rêvent de ne plus devoir réagir au sujet des primaires, il a raconté la fin de l'histoire. Selon lui, «sauf surprise, François Hollande devrait l'emporter par KO arithmétiquement».
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Il a aussi fourni des arguments à ceux, comme le député de Savoie Michel Bouvard, pour qui «le discours économique de la démondialisation est celui porté par Mussolini au début du fascisme. Jusqu'à présent, il était défendu par l'extrême gauche et l'extrême droite. Aujourd'hui, il séduit un électeur sur cinq au PS».
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«Nous ne ferons pas l'impasse sur ce sujet majeur», a promis le secrétaire général de l'UMP. Tout en brocardant le choix de Montebourg en faveur de Hollande comme l'«alliance contre nature d'une carpe et d'un lapin», Copé a étayé son discours en faveur de la mondialisation. Avec elle, a-t-il rappelé, «l'homme voit des perspectives incroyables s'ouvrir: la capacité de créer, d'échanger, de rencontrer est démultipliée, pas seulement pour une élite mais pour une immense part de la population».
Risque de caricatureLes élus, lassés d'entendre leurs chefs «répondre à des slogans par des slogans», ont apprécié que le fond soit enfin abordé. Mercredi dernier, au bureau politique, plusieurs intervenants s'étaient plaints du «manque de réactivité» de l'appareil. Michèle Alliot-Marie avait regretté l'absence de «tracts» et d'«argumentaires».
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Nadine Morano, elle, s'était inquiétée du manque de mobilisation sur le terrain. Question d'organisation, selon elle: «La cellule riposte se réunit tous les mercredis, c'est bien, mais quand les socialistes nous tirent dessus un lundi, on ne va pas attendre deux jours pour avoir des munitions!»
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La convention de mardi, intitulée «Le projet socialiste à la loupe: le grand malentendu», est censée fournir ces fameuses munitions. «On va chiffrer le coût des propositions, et on verra que le projet du PS va ruiner la France», assure Michèle Tabarot, députée des Alpes-Maritimes. «Avec leurs propositions, on ne pourra pas rester dans la zone euro», prédit Bernard Accoyer, le président de l'Assemblée.
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Mais attention, là encore, au risque de la caricature ! «La convention anti-PS ne doit pas tomber dans le ridicule, prévient l'ancien ministre Dominique Bussereau. Il ne faut pas que l'UMP apparaisse comme une meute de roquets accrochés aux basques des socialistes.»
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source le figaro