|Il paraît qu’au lendemain d’élections cantonales plutôt désastreuses pour elle, la majorité se déchire.
Copé charge Fillon, à son avis trop tiède, voire hostile, quant à la controverse annoncée à propos du mariage, qu’à droite on suppose blanc, entre laïcité et islam. Borloo, qui n’est plus tenu comme Baroin par des obligations gouvernementales au respect de la langue de bois officielle, s’inquiète de la dérive à droite toute de l’UMP.
Juppé, à l’aise dans son nouveau costume en étoffe artificielle de "vénérable sage", essaie de détendre l’atmosphère.
Sarkozy soi-même tente de calmer les nerfs de ses principaux lieutenants, en minimisant l’importance de ces débats de société tout en maintenant leur calendrier.
C’est que, après une suite ininterrompue depuis l’automne dernier d’enquêtes d’opinion plus déprimantes les unes que les autres concernant la politique du gouvernement en général et le président en particulier, une droite qui totalise aux cantonales 35% des voix – dont l’UMP à 20% !- avec une abstention de 55%, ça ne fait pas tripette, tout en validant des sondages à pleurer.
Songez ! 35% de pas même la moitié de l’électorat, ça fait à la louche moins de 20% de la totalité de celui-ci. Dit crûment, la prétendue majorité présidentielle ne représente plus aujourd’hui que moins d'un cinquième des Français.
Tu m’étonnes que, dans de telles conditions, la moindre initiative de la part du gouvernement ait tout pour devenir impopulaire !
Plus grave encore consiste à s’obstiner à imposer des réformes et des restrictions qu’environ 80% de la population ne souhaitent pas.
Oh ! Ce viol institutionnel de la démocratie n’est ni nouveau, ni le seul fait de l’actuelle très relative "majorité", il est pour ainsi dire inclus dans la constitution de la Ve République, ce "coup d’Etat permanent" que dénonçait Mitterrand avant d’en profiter à son tour, mais il atteint avec Nicolas Sarkozy et son équipe une ampleur assez inédite.
Après tout, battus dans les urnes, De Gaulle se retira, tandis que Mitterrand et Chirac durent céder la main à l’adversaire.
Sarkozy, lui aussi rétamé dans l’isoloir, ne renonce à aucune des prérogatives qu'il ne mérite plus, parce que les seules urnes qui comptent à son avis, c’est celles des élections présidentielle et législatives.
Et c’est ainsi que le peuple exerce une pseudo liberté de décision à l’intérieur d’un simulacre de démocratie.
source:le post