Bonne soirée
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A chaque jour sa révélation sur l'affaire Woerth-Bettencourt. Si le sort du ministre du Travail semble scellé, c'est désormais vers l'Elysée que les regards se tournent. L'ancienne comptable des Bettencourt a affirmé à Médiapart que Sarkozy était un hôte régulier de la riche héritière et avait droit à sa petite enveloppe. A droite, la lassitude se fait sentir et on en appelle au président.
Humour: remaniement
Dans un entretien à Mediapart, l'ancienne comptable de Liliane Bettencourt avait affirmé qu'Eric Woerth aurait reçu 150.000 euros en liquide au printemps 2007, en tant que trésorier de l'UMP, pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.
Entendue par les policiers, Claire Thibout aurait affirmé, qu'à la demande de Patrice de Maistre, gestionnaire de fortune de la femme la plus riche de France, elle avait remis 50.000 euros à Mme Bettencourt et que M. de Maistre lui avait indiqué que cet argent était destiné à Eric Woerth.
A Médiapart, elle avait assuré que M. de Maistre avait également prélevé en Suisse 100.000 euros pour les remettre à M. Woerth lors d'un dîner.
source:france soir
Cette question est la suivante : allons-nous droit vers une démission du chef de l'État et vers une élection présidentielle anticipée ?
Les révélations de la comptable Claire T, mises au grand jour par le site Mediapart, ont élargi cercle du débat. Il ne s'agit plus seulement de débattre sur le point de savoir s'il est sain, moral, républicain, gaullien de cumuler les fonctions de ministre du Budget et de trésorier du parti unique au pouvoir, il s'agit de savoir si, au cas où ces révélations seraient avérées, l'inéluctable entrée du droit pénal dans le champ de l'affaire ne serait pas de nature à conduire, d'une façon ou d'une autre, tel Nixon en son temps, le président à démissionner.
Le résumé fait par Gérard Davet, journaliste au Monde, lors d'un chat avec des lecteurs, du rôle de l'actuel président dans cette affaire au regard du témoignage de la comptable Claire T qu'il juge « crédible », est en effet accablant pour le locataire de l'Elysée: « D'abord, d'après le témoignage de Claire T, il aurait reçu des enveloppes avec des sommes en liquide lorsqu'il était maire de Neuilly-sur-Seine.
Ensuite, pendant sa campagne présidentielle, toujours selon les déclarations du témoin, il aurait accepté un don financier de 150 000 euros de Mme Bettencourt. Ensuite, il a laissé Eric Woerth au poste sensible de ministre du budget, alors que sa propre femme, Laurence Woerth,travaillait pour le compte de Mme Bettencourt. Cela étant, il faut encore que les témoignages accusateurs soient vérifiés dans les faits. Pour l'instant, Mme Thibout rapporte les scènes dont elle a été témoin, mais elle ne dit pas qu'elle a vu de ses propres yeux les sommes d'argent transiter entre les différentes mains ».
Plus les jours passent, plus les révélations affluent, plus on a le sentiment que tout cela ne fait que commencer, alors que, pour reprendre le mot du président de la Commission des Finances de l'Assemblée, Jérôme Cahuzac (sur Europe 1 ce matin) la « crise de régime » est déjà là.
(Source: Europe1.fr)
Depuis hier, emportées les digues Joyandet et Blanc, menacée la digue Woerth, le flot de l'affaire est en passe de submerger le président de la République lui-même. De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac ont tous, à un moment ou à un autre de leur règne, eu à faire face à des affaires plus ou moins compromettantes. Certaines de ces affaires les ont parfois mené à perdre des élections, mais leur légitimité initiale demeurait. Ils ne sont jamais retrouvé empêtrés dans une crise de régime née du fonctionnement pervers de leur système.
Plus on y pense, plus l'actuel président de la République ressemble à l'ancien président américain Richard Nixon, ce chef d'Etat américain contraint à la démission en 1974 pour cause d'affaire du Watergate. Quand on y songe, ce qu'était le système Nixon ressemble à ce qu'est le système Sarkozy : la toute puissance du cabinet présidentiel et des hommes de l'ombre, le mauvais goût et les mauvaises manières, l'inculture globale des gouvernants, le règne de l'argent roi, la passion de l'ultra-communication et du storytelling, l'amour des coups tordus, le déni permanent du réel, la coupure du pouvoir avec le monde extérieur, le triomphe du narcissisme-parano et l'instauration d'un rapport de domination-soumission avec la presse. A la fin, on a vu le résultat.
Pour la première fois depuis 1958, la question va se poser bientôt du maintien au pouvoir d'un président de la Ve République. Jérôme Cahuzac se demandait ce matin s'il ne conviendrait pas de dissoudre l'Assemblée nationale afin de redonner la parole au peuple, mais au train où vont les choses, il est loisible de se demander si l'on ne va pas plutôt vers une élection présidentielle anticipée.
source:le post
Humour: Affaire Bettencourt
«
Si les policiers n’étaient pas revenus lundi soir, elle n’aurait peut-être rien dit, laisse entendre Antoine Gillot, l’avocat de cette femme âgée d’une cinquantaine d’années, décrite comme une femme droite et loyale. Depuis la sortie des enregistrements clandestins, elle a été soumise à de grosses pressions. Notamment parce que l’avocat de Mme Bettencourt l’a accusée d’avoir volé des documents. C’est faux, mais elle a eu l’impression de passer pour la méchante alors qu’elle n’a jamais cessé de vouloir défendre ses anciens employeurs. »
Avant de travailler dans l’association d’aide à l’enfance où elle est employée aujourd’hui, Claire Thibout bénéficiait de toute la confiance de M. puis de Mme Bettencourt, disposant d’un bureau personnel dans leur hôtel particulier de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine).
Elle avait le pouvoir de retirer chaque semaine 50000 € en liquide auprès de la BNP et était chargée de distribuer certaines enveloppes de billets. Elle disposait également des clés des coffres bancaires où étaient entreposées les montagnes de bijoux de Mme Bettencourt. « Claire est celle qui en sait le plus sur toute la comptabilité de la famille », confie un proche des Bettencourt.
Peut-être même plus que Patrice de Maistre, recruté en 2003 pour gérer la fortune de la milliardaire et qui ne l’appréciait guère.
Mais c’est finalement François-Marie Banier qui l’a poussée vers la sortie. Comme tous les membres du personnel qui ont témoigné contre le photographe dans le cadre de l’enquête ouverte pour abus de faiblesse, elle a été licenciée en novembre 2008. « Ses dénonciations actuelles ne sont d’ailleurs qu’une simple manière de se venger des Bettencourt », souffle un proche de la milliardaire. « Elle n’a absolument aucune vengeance à prendre, riposte Me Antoine Gillot. Mme Bettencourt et elle se sont toujours appréciées. »
« C’est un témoin indirect de tous les faits qu’elle dénonce, lance, lui, l’avocat de François-Marie Banier, Me Hervé Temime. Elle manque de crédibilité. » « Elle ne pourra jamais prouver ce qu’elle avance », ajoute l’avocat de Patrice de Maistre, Me Pascal Wilhelm. « Tout ce qu’elle a dit pour le moment a toujours été vérifié », répond simplement l’avocat de Claire Thibout, faisant allusion aux 30 M€ perçus au titre de bouclier fiscal par Liliane Bettencourt ou l’absence de contrôle du fisc sur sa fortune depuis quinze ans.
« Claire est quelqu’un de fiable, ajoute Dominique, chauffeur d’André Bettencourt de 1994 à 2004. J’ai toute confiance en elle. » Ambigu, l’ancien domestique ne masque pourtant pas son étonnement face à ces déclarations. « J’ai bien vu des hommes politiques, dont Nicolas Sarkozy, venir manger régulièrement à Neuilly, raconte-t-il. Mais M. Bettencourt était quelqu’un de très respectueux de la loi. Je le vois mal faire quelque chose d’illégal. »
source:le parisien