On ne savait pas tout, sur les rapports entre Eric Woerth et Philippe Courroye. En 2008, révèle la journaliste de l'AFP Dorothée Moisan, ("Le Justicier", Ed. du Moment) Eric Woerth intervenait directement dans l'indemnisation du déménagement de la famille du procureur de Nanterre, Philippe Courroye, entre Paris et Lyon. Un dédommagement pourtant pas si évident que ça...
Le juge Courroye, un temps en charge de l'enquête sur les liens unissant l'ex-ministre du budget et la famille Bettencourt, aurait bénéficié des faveurs d'Eric Woerth, un an plus tôt, pour se faire rembourser le déménagement de sa famille domiciliée à Lyon. "En 1999, lorsqu'il monte à Paris, le magistrat choisit de laisser à Lyon sa femme et ses quatre enfants pour des raisons de sécurité, écrit l'auteure. Il loue un appartement dans la capitale et passe ses week-ends en province, mais ne déménage pas. En 2007, quand il est nommé procureur à Nanterre, il décide de rapatrier sa famille. Il demande au trésorier payeur (TPG) des Yvelines de lui rembourser son déménagement (...) Certes, Philippe Courroye n'a sollicité aucune indemnité en 1999, mais l'administration ne peut prendre en charge un tel déménagement avec huit ans de retard !" C'est à ce moment qu'intervient le ministre du budget. En 2008, "Philippe Courroye écrit lui-même au ministre du budget (...) A la chancellerie, plusieurs sources assurent qu'Eric Woerth est alors intervenu pour faciliter ce règlement. Une indemnité forfaitaire de 2000 euros sur les 5500 euros qu'a coûté le déménagement sera versée au procureur quelque temps plus tard." Conclusion de la journaliste: "Une chose est sûre: cette facilité ne mettait pas Philippe Courroye dans la meilleure position pour enquêter sur Eric Woerth en pleine affaire Bettencourt". source Arrêt sur image |
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Depuis les Antilles, Nicolas Sarkozy a condamné «avec la plus grande fermeté» «l'assassinat» des deux otages, «un acte barbare et lâche», en assurant de la «détermination» de la France à «combattre sans relâche la barbarie terroriste».
La piste d'Aqmi privilégiée
Le rapt dans un restaurant de la capitale nigérienne d'Antoine de Léocour et de Vincent Delory, 25 ans, n'a pas été revendiqué, mais les soupçons se sont portés sur Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ou sur un groupe lié aux jihadistes.Aqmi, mouvance opérant dans la bande sahélo-saharienne aux confins du Niger, du Mali, de l'Algérie et de la Mauritanie, détient cinq otages français depuis la mi-septembre dans le nord-est du Mali.
«Les corps des deux otages ont été découverts sans vie»
Dans un communiqué, Paris précise que que la France a participé à la traque des ravisseurs, interceptés à la frontière avec le Mali. «A l'issue de cette action, les corps des deux otages ont été découverts sans vie», précise le texte envoyé par les services d'Alain Juppé, ministre de la Défense.
Les deux jeunes gens ont été retrouvés morts après une fusillade près de la frontière avec le Mali entre les ravisseurs et des éléments de l'armée nigérienne lancés à leur poursuite, a indiqué le ministre français. Sans préciser qui était responsable de leur mort. Les deux victimes «ont été exécutées par les ravisseurs», a affirmé pour sa part le porte-parole de l'armée française, Thierry Burkhard, interrogé par BFM TV.
Dans l'après-midi, les autorités nigériennes s'étaient déclarées optimistes sur le sort des otages. Avant d'annoncer qu'ils avaient été tués.
Une opération «coordonnée avec des éléments français présents dans la région»
Les victimes ont été enlevées vendredi soir «par quatre hommes armés alors qu'(elles) dînaient au restaurant», selon Alain Juppé. C'est la première fois qu'un enlèvement de ce genre survient à Niamey, capitale considérée jusque-là comme sûre, à environ 200 km au sud de la frontière malienne.
«Le groupe a été immédiatement pris en chasse par la garde nationale nigérienne.» Le ministre détaille dans son communiqué la course-poursuite entre «les terroristes» et l'armée nigérienne. «Après un accrochage dans la nuit au cours duquel le chef de détachement de la garde nationale nigérienne a été blessé, les terroristes ont poursuivi leur progression en direction du Mali (...) Alors qu'ils se trouvaient dans la zone frontalière, l'opération engagée, coordonnée avec des éléments français présents dans la région, a permis à ces derniers d'intercepter les terroristes à la frontière avec le Mali et de neutraliser certains d'entre eux», poursuit le ministre. «A l'issue de cette action, les corps des deux otages ont été découverts sans vie», ajoute-t-il.
Des forces spéciales de l'armée française sur le terrain
Dès l'annonce de l'enlèvement, les forces nigériennes étaient parties à la poursuite des ravisseurs et de leurs otages avec l'appui d'un Atlantique-2 (ATL-2), un avion de surveillance français, au large rayon d'action, doté de moyens lui permettant des écoutes et une vision de jour comme de nuit, a-t-on appris de source militaire française. Des forces spéciales de l'armée française étaient engagées sur le terrain, a-t-on affirmé de même source.
L'ATL-2 a localisé une première fois le groupe, permettant une action des forces militaires, au cours de laquelle le chef de détachement de la garde nationale nigérienne a été blessé, a-t-on ajouté de même source. Ensuite, l'ATL-2 a pu à nouveau localiser les ravisseurs. S'en est suivi un nouvel accrochage.
A Niamey, de nombreuses patrouilles de forces de l'ordre ont circulé samedi et plus encore à la tombée de la nuit.
source:le parisien