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À la fin de l'année, plus de 12 000 automobilistes auront dû exécuter une peine ferme. Des quartiers vont leur être réservés dans les maisons d'arrêt.
Le glaive de la Justice s'abat sans relâche sur les auteurs d'infractions routières. Les derniers chiffres de l'Administration pénitentiaire prouvent sa fermeté. Selon ses estimations, que Le Figaro s'est procurées, 12 130 automobilistes auront exécuté ou commencé à exécuter une peine de prison ferme d'ici à la fin de l'année, soit plus de 1 000 conducteurs par mois. Un flux quasiment identique à 2007, mais en hausse par rapport à 2006 où l'on avait comptabilisé 10 816 automobilistes concernés par des incarcérations. Il s'agit pour la plupart de récidivistes, condamnés pour conduite en état d'alcoolémie, sans permis, ou encore d'auteurs d'homicides involontaires avec des circonstances aggravantes. En réalité, tous ne sont pas allés en prison, des aménagements de peine ont souvent été prononcés, permettant au détenu de purger la sanction hors du milieu carcéral.
Ainsi, en 2007, 8 500 personnes ont réellement rejoint une cellule. Les chauffards routiers sont bel et bien devenus une catégorie non négligeable de la population carcérale. >Or, pour les services pénitentiaires, il apparaît nécessaire de les tenir à l'écart des autres détenus. Avec les auteurs de violences conjugales, ils seront les premiers usagers des futurs «quartiers courtes peines» (QCP), réservés à ceux qui font un bref passage derrière les barreaux (lire ci-dessous).
Or, tel est le cas des auteurs de délits routiers, le quantum moyen des peines de prison étant pour eux de 3,6 mois en 2007 (3,8 mois en 2005). Les premiers QCP à Toulouse «Il faut éviter de mélanger ces prisonniers avec les autres. Il s'agit de protéger ceux qui ne sont là que durant quelques mois de ceux qui sont installés en prison», explique Jean-Pierre Ricard, chargé de mission auprès du directeur de l'Administration pénitentiaire. Les premiers quartiers courtes peines devraient voir le jour à Toulouse en avril prochain (60 places), suivis en 2010 par ceux de Fleury-Mérogis (120 places) dans un tout nouveau bâtiment.
En outre, des programmes antirécidive seront proposés aux occupants de ces futurs locaux. Si l'expérience est concluante, il faudra nécessairement la développer tant les délinquants de la route arrivent donc à flux constant en prison chaque année. Car, en amont de la chaîne, la cadence des tribunaux ne faiblit pas. Des sanctions toujours plus nombreuses sont prononcées par la justice, qui aurait pu manifester des signes de faiblesse pour absorber ce contentieux de masse.
Ainsi, 324 251 condamnations ont été prononcées l'an passé par les tribunaux pour sanctionner des délits et des contraventions routiers, contre 290 619 en 2006 et 254 510 en 2005. Au total, le contentieux en matière délictuelle représente près d'une condamnation sur deux (48 %) dans les tribunaux français. Pour faire face à ce raz-de-marée, la justice a eu recours à de nouveaux outils destinés à alléger les procédures. Il peut s'agir d'une convocation du contrevenant par un délégué du procureur ou du plaider-coupable.
«De sorte qu'on arrive sans problème à traiter tous ces dossiers sans retard», note Jean-Philippe Vicentini, procureur de Cambrai. Au palais de justice de Versailles, les mêmes solutions ont eu les mêmes effets. Non sans quelques difficultés. «Le week-end, ce contentieux nous mobilise pleinement.
La plupart des gardes à vue concernent les infractions routières. Cela prend un temps important aux magistrats de permanence qui doivent s'occuper en parallèle des affaires criminelles», explique le procureur, Michel Desplan. «Mais plus il y aura de contrôles sur les routes et plus, naturellement, il y aura d'affaires à traiter», note Jean-Philippe Vicentini. Un processus qui n'est pas près, aujourd'hui, de s'inverser
source:"le figaro"
