- Le texte a fait l'objet d'une entrevue ce vendredi matin à l'Elysée entre le ministre de l'Intérieur et Nicolas Sarkozy, chantre d'une «immigration choisie». La rencontre s'est déroulée au lendemain de l'annonce par Claude Guéant de sa «résolution» à faire une circulaire «spécifique sur le travail des étudiants étrangers». Aucune indication n'a pu être immédiatement obtenue sur les échanges entre les deux hommes, indiquait l'AFP en fin de matinée.
Jeudi soir, le ministre a concédé «des malentendus, des interrogations» sur son texte. «Je suis résolu à avoir une concertation approfondie avec les parties prenantes (universités, grandes écoles, patronat) et également à faire une circulaire spécifique sur le travail des étudiants étrangers afin que les cas de figure soient examinés et que les choses soient plus claires dans l'application.»
Universités et entreprises sont montées au créneau
La circulaire du 31 mai vise à réduire l'immigration professionnelle. L'une de ses conséquences : de nombreux diplômés étrangers, dont certains très qualifiés, qui avaient été recrutés dans des entreprises françaises, n'ont pas pu obtenir un changement de statut d'étudiant à salarié.
Les universités et les grandes écoles sont montées au créneau. «Les entreprises sont préoccupées. Cela risque d'être un problème pour la compétitivité de la France et son rayonnement à l'étranger», dénonçait le Medef mi-décembre. Une centaine de personnalités, dont le prix Nobel de Physique Albert Fert, ont lancé une pétition demandant le retrait du texte, qui avait recueilli jeudi plus de 12 500 signatures.
Wauquiez : «On s'est plantés, et il faut le dire clairement»
Et ces derniers jours, les critiques se sont multipliées au sein même du gouvernement. Jeudi, Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, a lâché : «La circulaire me pose problème.» Samedi, le ministre de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, avait carrément lancé : «Je ne veux pas que l'université française ferme ses portes aux étudiants étrangers, je trouve ça absurde. On s'est plantés, et il faut le dire clairement, sur une circulaire qui a donné ce sentiment, qui a donné cette image à l'extérieur.
Ce vendredi, c'est l'UMP qui s'est élevé contre «une situation absurde où des étudiants et jeunes actifs, éduqués dans le système français au sein de nos universités et grandes écoles se voient refuser un visa de travail». Charles Givadinovitch, secrétaire national du parti chargé de la lutte contre la précarité et la pauvreté, a demandé dans un communiqué au ministre qu'il supprime sa circulaire. «Ayons le courage et l'humilité politique de supprimer cette circulaire afin de ne pas