Que peut-on espérer de la conférence de Cancun ?
Il ne faut certainement pas attendre l'accord contraignant qui serait la suite du protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Mais cet accord-là, l'aura-t-on un jour ? En tant qu'Européens, ça nous désespère, parce que nous avons calqué notre réglementation sur ce protocole. Pour nous, ce serait une petite mort de renoncer à ce qu'il y ait une deuxième période d'engagement. Ce ne sera certainement pas non plus l'année prochaine, en Afrique du Sud. Peut-être l'année d'après : il pourrait y avoir un sursaut à la conférence Rio + 20, s'il y avait un contexte économique plus favorable.
La réduction des émissions de gaz à effet de serre est en panne ?
Pour l'instant, ça paraît bloqué. Le G8, en 2009, a posé le principe d'une réduction de 80 % des émissions des pays industrialisés d'ici à 2050. Mais, sur des engagements de moyen terme, c'est très difficile. Le seul point sur lequel on a réussi à se mettre d'accord, c'est l'objectif d'un réchauffement de 2 °C maximum ¯ limite que préconisent les scientifiques du Giec ¯ qui figure dans l'accord de Copenhague. Mais les scientifiques disent que les promesses faites, en application de l'accord de Copenhague, ne permettent pas d'atteindre cet objectif. Donc, il faut aller plus loin.
Quelles sont les raisons du blocage ?
Les États-Unis et la Chine, qui représentent à eux deux 45 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, deviennent les éléments déterminants des négociations. La Chine et les pays émergents refusent de s'engager dans des réductions de leurs émissions tant que les pays développés ne se montrent pas plus ambitieux et n'aident pas davantage les pays en développement. Les États-Unis, eux, attendent les engagements des pays émergents... On tourne en rond et c'est le blocage.
Quel rôle peut jouer l'Europe ?
La diplomatie européenne, c'est : je suis le bon élève, je montre l'exemple, donc je créé une dynamique. Mais l'Union européenne est de moins en moins importante pour l'avenir du climat. Ses émissions ne représentent plus que 10 % des émissions mondiales. De fait, ça la marginalise. En outre, elle est plus divisée aujourd'hui qu'hier. À Kyoto, en 1997, c'était 15 États, aujourd'hui 27. Les nouveaux entrants d'Europe de l'Est, dont les économies sont très carbonées, ont des positions plus en retrait.
L'Union européenne paie le fait d'avoir joué les bons élèves ?
Oui, il y a une sorte de candeur, mais je ne vois pas très bien ce qu'on pourrait faire d'autre. L'Union européenne a vécu comme une grande claque le fait que l'accord de Copenhague a été négocié sans elle. Il a été négocié d'abord entre la Chine et les États-Unis. Ce n'est que dans un deuxième temps qu'il a été soumis à l'UE comme à prendre ou à laisser. Il ne nous convient pas, parce qu'il ne correspond pas à notre vision, mais il a été accepté tel quel. Est-ce qu'il valait mieux pas d'accord du tout ? Il faut peut-être évoluer : Kyoto était une étape, mais si la Chine et les États-Unis ne peuvent se fondre dans ce modèle, il faut construire quelque chose de nouveau.
source:ouest france
Gif: Bonne nuit
Gif femme
Gif bienvenue
gif femme
Paysage Cottage
CHARLEVILLE-MEZIERES (Ardennes). Ce magnifique château est le seul monument ardennais protégé, en 2010, au titre des Monuments historiques. Découverte.
LES Ardennes comptent à ce jour 222 monuments protégés au titre des Monuments historiques : 94 classés, 128 inscrits.
Pour autant, ce n'est pas tous les jours qu'un nouveau site reçoit cet honneur. En 2010, un seul a été honoré : le château de Gruyères, ancienne maison forte dont les parties les plus anciennes remontent au XIVe siècle, et qui fut remanié jusqu'au XXe siècle.
C'est en partie ce côté « impur », selon le mot d'Hubert Arnould, un des propriétaires actuels*, qui a motivé le choix d'inscrire le château. L'arrêté qui entérine sa protection insiste sur « la qualité architecturale des différentes parties du bâtiment » et « la façon dont le château illustre l'évolution d'une demeure à travers les siècles ».
Bâti à la place d'une résidence de chasse construite il y a mille ans, le château fut édifié aux XIVe et XVe siècles. De cette époque, il a conservé une tour.
Une autre, élevée au XVIIe siècle, abrita une chapelle. Les dépendances et le bâtiment central remontent aux années 1820 et 1830.
Les châtelains d'alors ne visaient plus à se protéger mais à transformer leur maison forte « sinistre » (dixit le châtelain), en château de plaisance et d'apparat.
Une demande refusée en 1968
Malgré ces retouches, le château a conservé une élégante cohérence, grâce à cette pierre jaune et cette ardoise qui emballent l'ensemble.
Hubert Arnould nous guide d'un pas alerte à travers les pièces, qui oscillent entre 10 et 20 degrés, selon qu'elles disposent d'un poêle ou non. Il se définit comme un « amoureux du patrimoine ».
Descendant de la famille Willaime, propriétaire de fonderies, lui-même ancien ingénieur motoriste chez Simca, le retraité se démène aujourd'hui entre un musée de l'automobile à Poissy (région parisienne) et diverses casquettes liées au patrimoine ardennais.
L'histoire de son château, il la connaît par cœur.
Son grand-père le racheta en 1938 à la famille Mecquenem, qui avait pris l'habitude, en leur temps, d'y recevoir Charles de Gaulle (lire par ailleurs).
« Dès 1968, mon père avait fait une demande pour que le château soit protégé », confie Hubert Arnould. Demande refusée.
La seconde tentative, un demi-siècle plus tard, fut la bonne. « La procédure a été assez rapide, indique Hélène Corset, architecte des bâtiments de France. Le propriétaire était lui-même demandeur et le dossier a pris moins de deux ans. La commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS), qui rassemble des élus, des associations et des services de l'Etat, a rapidement rendu un avis favorable. »
Une immense satisfaction pour le châtelain qui, enfant, passait ses étés ici, à jouer « avec les enfants des fermiers du coin », et qui regarde aujourd'hui, à l'arrivée des beaux jours, ses neveux et ses nièces perpétuer cette joyeuse tradition, au cœur du parc de douze hectares.
« L'inscription aux Monuments historiques, confie-t-il, c'est une satisfaction personnelle et la reconnaissance de la qualité du château. Cela permettra aussi d'obtenir des aides financières pour certains travaux (j'aimerais bien rénover la chapelle). Cela protège aussi les alentours, pour éviter de faire n'importe quoi ! »
Guillaume LÉVY
* Le château est partagé entre plusieurs frères et sœurs.
source l'Ardennais
Humour : lecture de WikiLeaks par les chefs d'états
Total des visiteurs sur Meuse Ardennes
