Ce lundi de Pâques, les premiers rayons viennent réveiller la maison de Lanneray, près de Châteaudun, où Jean-Pierre Coffe adore recevoir ses proches et ses amis. Sa famille est venue pour un repas champêtre, les petits-enfants dénichent les œufs dans le jardin, les chiens gambadent... Jours tranquilles, jours paisibles, comme les affectionne le truculent chroniqueur. Le soir, la maison se vide, reste son compagnon Christophe, qui partage sa vie depuis plusieurs années.
La suite, c'est lui qui la raconte cette semaine dans les colonnes de Paris Match . « On avait passé une journée formidable, il était très heureux, se souvient-il. Après leur départ, Jean-Pierre est monté se reposer dans sa chambre. Je suis resté en bas, à regarder la télé. Vers 23 heures, il m'appelle. Il ne se sent pas bien. Il me dit lui-même vouloir aller aux urgences. Inquiet, j'appelle les pompiers. » Les secours viennent en moins de quinze minutes, mais Jean-Pierre Coffe, 78 ans, ne tient pas le choc. « Il est mort dans mes bras », poursuit-il. Les pompiers ne parviendront pas à le ranimer. « Sa hantise, c'était de finir grabataire, reconnaît son compagnon. Il est mort comme il le désirait : d'une crise cardiaque. »
Son compagnon insiste en réfutant une mort qui serait venue abréger « une longue maladie », comme cela a pu être dit dans les médias, comme un éventuel cancer. Jean-Pierre Coffe était atteint de la maladie de Parkinson, mais il continuait à cuisiner, à concocter des livres, à conduire sa voiture... « Il est parti comme il le voulait. Mais... pour moi, c'est trop tôt », regrette son compagnon.
Célébrer la vie et l'amitié
Jean-Pierre Coffe avait été marié plusieurs fois, avant de finalement terminer sa vie avec un homme. « J'ai raté mes trois mariages, je suis affreusement fidèle et parfois terriblement cocu. Mais je termine avec un mec, et c'est formidable ! », avait-il confié à VSD en 2013. C'est donc son compagnon Christophe qui a pris soin d'appliquer ses dernières volontés. « À plusieurs reprises, il m'avait fait promettre de ne pas organiser de grandes funérailles, raconte-t-il à Match. Il voulait qu'on apprenne sa mort après son incinération. On est restés en famille, son fils (adopté), sa belle-fille, les petits-enfants, une vingtaine de personnes. »
Le gastronome avait également demandé que ses cendres soient dispersées autour de sa maison, et qu'ensuite, les amis viennent vider ses millésimes. « Les cendres dans la jardin, la porte de la cave ouverte, les copains qui ne sont surtout pas venus à la crémation débarquent deux ou trois jours après pour vider la cave. Voilà ce que je souhaite ! », avait-il confié récemment dans une interview. Célébrer la vie et l'amitié, fidèle à ses principes jusqu'au bout.
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