La nouvelle de la condamnation de Jacques Chirac à deux ans de prison avec sursis est reprise par toute la presse internationale aujourd'hui, de la Suède à la Chine, en passant par la Thailande, l'Afrique du Sud, le Brésil ou l'Australie. Le ton est généralement neutre, les articles soulignant au passage la lenteur de la justice française, et la popularité actuelle de l'ancien président dans notre pays.

"Chirac coupable dans une affaire de financement politique", titre le New York Times en page 6, avant de souligner cruellement qu'il est "le premier président français à être poursuivi et condamé, depuis que le maréchal Philippe Pétain, qui avait collaboré avec les nazis, a été condamné pour trahison en 1945". Une comparaison que le quotidien américain est le seul à faire, ce matin.

"Chirac, l'ex-président français jugé coupable de corruption", titre The Independent (Grande-Bretagne). "Après une glorieuse carrière qui s'étend sur un demi-siècle, la réputation de l'ancien président français Jacques Chirac a été entachée hier d'un dernier mot : «fraude»", note le quotidien britannique qui remarque que "Chirac est très populaire en France, beaucoup plus que lorsqu'il était en fonction". "Il n'est pas sûr que l'affection pour l'ancien président, qui est atteint de la maladie d'Alzheimer, diminue", estime le quotidien.

"Un juge a été informé qu'il avait à décider de la place de Chirac dans l'histoire. Et il l'a condamné", titre le Guardian, en début de journal, page 3. "Jacques Chirac souhaitait que l'on se rappelle de lui comme le président qui s'est retiré de la scène mondiale pour devenir le grand-père officieux de sa nation", mais "son image dans l'histoire de France est gravement ternie depuis qu'un tribunal de Paris l'a reconnu coupable de détournement de fonds publics et lui a infligé une peine de deux ans de prison avec sursis pour corruption."

"Chirac n’assistait pas à la lecture du verdict, compte tenu de son âge (79 ans) et de son état de santé. A titres divers, la culpabilité de huit autres accusés (le neuvième, un ancien chef de cabinet, a été relaxé) est également retenue, mais les peines prononcées se révèlent nettement plus clémentes", souligne La Tribune de Genève (Suisse).

"Chirac a reçu la sentence avec élégance", assure Svenska Dagbladet (Suède), qui consacre presque une page au sujet, en constatant que "Nicolas Sarkozy n'a jamais été aux yeux des Français le père rassurant de la nation comme l'est devenu Jacques Chirac au fil du temps". "Deux ans de prison pour Jacques Chirac", titre Het Nieuwsblad (Belgique), et souligne que c'est un "verdict historique qui s'est fait attendre pendant 20 ans".

"Chirac coupable de corruption, mais il échappe à la prison", écrit The Nation (Thaïlande). "Chirac coupable de détournement de fonds publics", souligne The Herald (Afrique du Sud).

"Triste fin après plus de quarante ans de carrière politique, Jacques Chiracest devenu hier le premier président de la Ve République française à être condamné par les tribunaux", remarque La Vanguardia (Espagne), ajoutant que pourtant "le vieux lion reste le politicien gaulliste le plus estimé du pays avec un niveau de popularité (73%), qui est presque le double de celui du président Nicolas Sarkozy." "L'ex-président français Chirac condamné pour corruption", titre The Indian Express (Inde).

'L'ex-président français condamné", titre le Courrier de Bahia (Brésil). "Jugement historique contre Jacques Chirac", titre Der Standard (Autriche), qui note : "En tout cas, Chirac n'avait finalement pas comparu en personne devant les juges : ils ont accepté le fait que Chirac était atteint d'«anosognosie», ou perte de mémoire."

Quelle est la tonalité des médias en France ? Comme le remarque le matinaute Schneidermann, la République bananière est attendrie et attristée...

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