Les sénatoriales s’annoncent si serrées, que sa dissidence à Paris est devenue un problème majeur.
Jusqu’à présent, il s’était fait discret sur le sujet. Mais, mardi, Nicolas Sarkozy est intervenu pour appeler son camp "à l’unité" pour les sénatoriales du 25 septembre prochain. Elections qui s’annoncent particulièrement serrées.
Lors d’un petit-déjeuner de la majorité, le chef de l’Etat a ainsi insisté sur la division de la droite à Paris. "Le président a cité le cas de Paris où il a dit que ceux qui se revendiquent de lui", comme son ancien conseiller et ami Pierre Charon, "feraient mieux d'œuvrer au rassemblement", ont rapporté les participants de cette réunion.
Charon a déposé sa liste, l'Elysée s'agace
Pierre Charon, ex-conseiller de l’Elysée et artisan de la victoire de Nicolas Sarkozy en 2007, a en effet présenté mardi une liste dissidente à Paris, face à la liste UMP conduite par Chantal Jouanno. Il a fait valoir que sa liste "majorité présidentielle" est une "liste complémentaire" de celle de la ministre des Sports. Mais cette variation de vocabulaire a beau faire : à trois semaines du scrutin, son obstination agace jusqu’à l’Elysée.
Lundi soir, plusieurs sarkozystes historiques, dont l'ancien ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, sont donc montés au créneau, lors d'un dîner à Bercy, autour du secrétaire d'Etat au Tourisme Frédéric Lefebvre, pour tenter de le dissuader de se présenter, a rapporté un membre de l’UMP.
Et quelques jours auparavant, François Fillon , en personne avait lui aussi lancé la charge en apportant son soutien à Chantal Jouanno. Dans la profession de foi de la ministre, il écrivait ainsi : "Toute division nous est interdite. Il est de notre devoir de nous rassembler, sans exception ni dispersion, derrière votre équipe qui est la seule à bénéficier de la légitimité que lui confère l'investiture officielle de notre mouvement".
Les sénatoriales, un match serré
Si le ton monte ainsi, c’est que Pierre Charon pourrait faire perdre, avec sa liste, un ou deux sièges de sénateurs à la majorité. Or, à moins de huit mois de l'élection présidentielle, le scrutin du 25 septembre s'annonce si serré que cette division de la droite pourrait permettre à la gauche de remporter la majorité au Sénat , ce qui serait une première.
De son côté, Pierre Charon se montre imperturbable et répète à l’envi qu’il ira jusqu’au bout. Il avait annoncé fin juillet qu'il présenterait à Paris une liste autonome de l'UMP. Revendiquant le soutien de "174 grands électeurs", qui "suffit d'ores et déjà pour obtenir un siège au Sénat" pour représenter Paris. Il avait ajouté qu'"arithmétiquement, quatre sièges sont assurés".
"La liste que nous vous proposons ne fait donc courir aucun risque au président du Sénat Gérard Larcher", avait-il fait valoir. Le président de la fédération UMP de Paris l'avait aussitôt menacé d'exclusion. Mardi, Pierre Charon a donc déposé sa liste. Le couperet pourrait donc bientôt tomber
source europe1